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Faune et flore au bois de Barrachin
Un inventaire de la biodiversité du bois Barrachin a permis de constater qu'il constituait le principal réservoir de biodiversité local pour les espèces affiliées au contexte forestier.
Un corridor écologique
Le bois est considéré comme une trame végétale intra-urbaine et est cité comme un élément majeur dans la trame verte et bleue du Projet d'aménagement et de développement durable. La réouverture de ce site naturel s’inscrit pleinement dans le dispositif Plan Vert, porté par la région Île-de-France depuis 2017, et qui a pour objectifs :
- de permettre à tous les habitants de la région l’accès à moins de 15 minutes à pied depuis son logement à un espace de verdure,
- de participer à la préservation de la biodiversité locale,
- d'adapter le territoire aux dérèglements climatiques.
La région a ainsi accordé son soutien financier pour l'aménagement de cet espace vert.
Une flore remarquable
La lande sèche à callune
Une lande est un type d'habitat naturel où se développe une formation végétale particulière. On y retrouve des plantes qui dépassent rarement la taille d’arbustes. Dans le cas d’une lande à callune comme ici, c’est bien la callune ou fausse bruyère (calluna vulgaris) qui caractérise le milieu par sa présence. Elle est généralement transitoire évoluant lentement vers un système boisé.
Elle présente un grand intérêt au regard de la biodiversité, car étant un milieu à forte contrainte les espèces présentes y sont souvent spécifiques. On peut y retrouver des espèces protégées comme l’engoulevent d’Europe et la fauvette pitchou qui sont mises en danger par l’exploitation de carrières de sable et l’urbanisation croissante.
Le saviez-vous ?
Les landes à callune représentent moins de 1 % des milieux naturels en Île-de-France. Elles se trouvent principalement en clairière et sont la marque d’une grande modification de l’espace par l’homme durant des siècles. Elles ont en effet été détruites lors de la révolution industrielle où une grande partie d’entre elles ont été transformées en terres agricoles après un labourage et très souvent un chaulage, un procédé permettant de réduire l’acidité du sol.
L’îlot de sénescence
Un îlot de sénescence est une zone forestière laissée volontairement à l’abandon pour permettre aux arbres de vieillir naturellement jusqu’à leur écroulement. Ainsi, l’entièreté du cycle sylvigénétique est respectée, là où une sylviculture standard va raccourcir ce cycle en ne laissant pas de bois sénescents. Il s’agit d’une gestion durable des forêts qu’on pourrait qualifier de « non-gestion ». Elle comprend les évolutions spontanées de la nature jusqu’à leur décomposition complète. Considéré comme une micro réserve naturelle, cet îlot est composé principalement de gros bois et de bois mort sur pied et/ou au sol.
Il présente un très grand intérêt pour la biodiversité, car on y trouve des habitats comme des cavités, des fentes et des branches mortes qui sont essentielles pour beaucoup d’espèces forestières comme les oiseaux, les chauves-souris, les champignons, les insectes… Il leur sert aussi de lieu d’alimentation, de reproduction ou d’hibernation.
Le saviez-vous ?
Au niveau européen, on estime que 20 à 50 % des organismes saproxyliques, c'est-à-dire des espèces dépendantes du bois en décomposition, sont menacés d’extinction (Gosselin et Gosselin, 2008).
Une faune protégée
Le troglodyte mignon
Le troglodyte mignon (troglodytes troglodytes) est oiseaux de la famille des passereaux. L’un des plus petits, il mesure moins de 10 cm pour un poids d’environ 8 g. Il possède de petites ailes qu’il fait battre très rapidement. Le mâle et la femelle sont identiques. Malgré sa taille son chant est puissant et distinctif. Le troglodyte mignon vit essentiellement dans les forêts à tendance humide et feuillus, mais il s’adapte à de nombreux contextes y compris en ville où on peut le retrouver dans les jardins ou les parcs. On l’observe le plus souvent au sol ou proche du sol lorsqu’il fouille des branchages pour trouver des insectes. Son nid est en forme de boule, souvent adossé à un muret ou une surface rocheuse. Le mâle commence la construction des nids au début du printemps.
Le pic épeiche
Le pic épeiche (dendrocopos major) de la famille des picidés est remarquable par son plumage noir, blanc et rouge. Il a besoin d’arbres à toutes les phases de sa vie, pour y trouver sa nourriture et établir son nid. Il s’agit d’un oiseau solitaire qui supporte la présence d’un partenaire qu’au moment de la reproduction. Il est difficile de l’observer cependant on le repère facilement grâce à son chant. Le pic épeiche a un régime alimentaire très varié, il va manger en majorité des larves d’insectes ou bien des fourmis, mais il lui arrive aussi de s’attaquer à la couvée d’autres espèces comme la mésange ou alors il se nourrit de grosses graines qu’il va casser avec son bec après l’avoir bloqué entre ses pattes. C’est le mâle qui creuse le nid, cette étape prend du temps et la ponte a lieu entre fin avril et début juin suivant les conditions locales.
Le saviez-vous ?
Les pics épeiches ont élu domicile dans deux arbres du bois Barrachin à l'intérieur de ce type de cavité, photographiée sur le site.
Les mammifères
L'écureuil roux
L’écureuil roux (sciurus vulgaris) est le plus gros rongeur forestier présent en France. Il vit uniquement dans ces milieux, dont il est dépendant. Sa queue en panache lui sert de balancier pour faciliter ses déplacements dans les arbres. Il est très dur de différencier les mâles des femelles. Il est solitaire sauf durant la période de reproduction. C’est un animale diurne, il est actif du lever au coucher du soleil contrairement à la majorité des rongeurs. Il est omnivore. Il mange des graines, des champignons, des fruits, des insectes mais aussi des œufs ou même des oisillons. Il se constitue en automne une grosse réserve afin de pouvoir profiter d’une grande quantité de nourriture en toute saison. On observe chez l’écureuil roux deux pics de reproduction en hiver et au printemps.
Le saviez-vous ?
L'écureuil roux est une espèce protégée, inscrite à l’article 2 de la liste des mammifères terrestres protégés sur l’ensemble du territoire.
Le cardinal à tête rouge
Le cardinal à tête rouge (pyrochroa serraticornis) est un insecte de la famille des coléoptères. Possédant un dessous du corps des pattes et des antennes noires, il se distingue plus facilement par de dessus de son corps rouges. La période la plus propice pour l’observer se déroule du printemps à l’été au stade adulte. Les adultes ont un mode de vie floricole, c’est-à-dire qu’ils vivent principalement sur des fleurs. La larve, quant à elle, vit principalement sous les écorces des arbres à feuilles caduques. La larve se nourrit principalement de bois mort comme celui présent dans l’îlot de senescence.
Le saviez-vous ?
Les coléoptères saproxyliques sont des insectes dont tout ou une partie du cycle de vie dépend d’arbres morts debout ou à terre. Un îlot de senescence est donc un milieu favorable au développement de ces espèces. Ces espèces permettent une bonne décomposition du bois et la création d’humus. La raréfaction des habitats de type forestier induit une régression des populations de coléoptères saproxyliques. L’ilot de sénescence permettra ici de maintenir une population.
Le tircis
Le tircis (pararge aegeria) est un papillon présentant un ocelle noir (tache arrondie) pupillé de blanc sur ses ailes. On le rencontre principalement dans les milieux boisés. Le cycle de vie de l’espèce peut comporter deux générations où plus par an. Sa présence est commune dans toute la France.
Le saviez-vous ?
Son nom scientifique signifie littéralement l'argus des bois ou l'égérie. Son nom courant, le tircis, est inspiré de la mythologie. Tircis était un berger cité dans les poèmes de Virgile. En anglais, il est appelé speckled wood, le bois tacheté.
La chenille processionnaire
Attention, des chenilles processionnaires du chêne sont présentes au sein du bois Barrachin. Malgré les moyens mis en œuvre par les gestionnaires, des risques existent et il convient d’adopter les bons gestes. Il ne faut en aucun cas s’approcher des nids de chenilles qui peuvent apparaitre sur les troncs.
Présente entre juin et mi-juillet, la chenille processionnaire du chêne est une larve du papillon de nuit thaumetopoea processionea. Elles sont présentes sur une grande partie du territoire français, mais aussi dans toute l’Europe. Les papillons pondent à la fin de l’été et les œufs éclosent au début du printemps puis elles vont passer par 5 stades larvaires avant de tisser un nid qui va contenir les cocons et c’est à ce moment que les chenilles vont effectuer leurs nymphoses pour se transformer en chrysalides et par la suite devenir des papillons qui vont vivre une quarantaine de jours.
La chenille processionnaire se développe principalement en lisière ou dans les peuplements clairs, elle se nourrit des feuilles caduques et provoque une défoliation parfois totale de l’arbre, ce qui n’a pas forcément comme conséquences de le tuer sauf si l’action est répétée ou associée à d’autres facteurs de stress. Le plus gros problème des chenilles processionnaires c’est les milliers de poils microscopiques que relâchent les chenilles lorsqu’elles se sentent menacées. Ses poils qui possèdent un petit canal contenant une protéine urticante, la « thaumétopoéine » peut provoquer de vives réactions urticantes et allergiques voir dans certains cas de grande exposition des œdèmes, accidents oculaires ou même des vertiges. Dans ce cas, il est nécessaire de voir un médecin. Ces poils sont très légers et peuvent être transportés par le vent, il ne faut donc ni approcher les chenilles ni leurs nids.
Le saviez-vous ?
Des nichoirs à mésanges charbonnières qui se délectent de chenilles processionnaires vont être déposés près des zones infestées dans le bois Barrachin, une manière de réguler naturellement leur population.